Une seconde d'eternite ...
Comme un fou-rire qui s'envole
Comme une chute brutale
Comme un mot qui résonne
Come un rien qui s'étale
Un gémissement dans un cri
Un seul instant dans la noire nuit
Vous voyez de quoi je veux parler ? Non pas du tout ? Bon, il va vraiment falloir que je vous raconte ...
C'est son histoire à elle. Fille devenue femme. Frenche manucurée jusque dans ses regards. Peur de rien, les pieds sur terre, son seul coté dérisoire réside dans un paquet de chewing-gums et un sick pour les lèvres qu'elle oublie une fois sur quatre. Et puis un jour elle tombe. Comme ça d'un coup, svlotch dans les escaliers, Melle est évanouie. Et elle réalise qu'elle a autant travaillé pour que des personnes qui ne voulaient même pas la connaître vraiment soient fières d'elle. Qu'elle était la plus belle poupée de cire des marches de ce hall.
C'est son histoire à lui. Gosse devenu jeune homme. Stylé dans son costume et sa cravate un brin déssérée dès le matin. Peur de rien, ne reconnait même pas ses anciens potes. Au son de son mp3 résonnent des bribes de souvenirs du gamin qui trainait un peu trop. Et puis un jour il oublie sa station, parce qu'il la regarde elle. Et qu'elle lui rapelle qu'il n'a jamais tenu la promesse de gamin qu'il s'était fait et qu'il n'arrive même plus à résumer sa vie en positif depuis le jardin d'enfant. Qu'il est le plus chouette mannequin et qu'il porte même des boxers Hubo Boss, mais qu'il n'arrive pas à ouvrir la porte du métro.
On peut se demander ce que ces deux individus ont en commun, mis à part cette seconde d'éternité, de part et d'autre de la vitre mal taguée du métro.
Ils ont vécu une succession d'histoires réussies, de buts diverses fixés. Ils ont vécu. Ils se demandent s'ils peuvent encore aimé, et si oui, s'ils le seront toujours en retours, et pas 90 minutes chrono comme dans les films.
Mais surtout, cet homme et cette femme continuent de flaner, juste une seconde, et continuent de rêver, même quand ils pourraient considérer tout avoir
Vivre = multiplier les secondes.
Même celles qui durent une étérnité...